Les écuries du Cast

En ce radieux matin de mai, baigné d’une lumière douce et caressante, les écuries du domaine de Cast offraient un tableau des plus charmants. L’air était empli de promesses, et deux jeunes demoiselles, Mademoiselle Clémence et Mademoiselle Liv, s’apprêtaient, le cœur léger et l’esprit exalté, à s’adonner à leur occupation favorite : l’équitation. Il semblait, en vérité, que la nature elle-même conspirât à rendre ce séjour particulièrement agréable, tant le soleil, le ciel, et la douce tiédeur du jour se prêtaient à leur plaisir.

Dès le premier jour, elles consacrèrent leurs efforts à d’élégants exercices de barre au sol. Leurs montures, sensibles aux moindres de leurs sollicitations, se mouvaient avec une grâce que l’on aurait crue réservée aux salons les plus raffinés. Mademoiselle Liv, montée sur un jeune cheval dont l’ardeur trahissait à la fois la jeunesse et l’impétuosité, faisait montre d’un sang-froid et d’une adresse qui ne pouvaient manquer de susciter l’admiration. Mademoiselle Clémence, quant à elle, avait choisi un destrier d’un tempérament plus posé, mais dont les bonds audacieux ravissaient les regards et éveillaient l’enthousiasme.

Le lendemain, l’animation fut plus vive encore ; car venait l’épreuve tant attendue du saut d’obstacles, et l’anticipation qu’elle inspirait était à son comble. Les barrières se dressaient avec majesté sur le parcours, et chacune de ces demoiselles s’élançait avec un courage teinté d’élégance. Chaque franchissement était accueilli comme un triomphe.

Mais hélas ! Le destin, en sa capricieuse inconstance, se plut à troubler le tableau. Tandis que Mademoiselle Clémence abordait un obstacle plus redoutable, son cheval s’éleva avec une vigueur telle qu’elle en perdit l’équilibre. En un instant funeste, elle fut projetée au sol, son épaule rencontrant la terre avec une violence sourde.

La douleur, prompte et implacable, mit un terme abrupt à leurs réjouissances équestres. Toutefois, malgré la mésaventure et la déception qu’elle suscita, ni la tendre affection qui unissait les deux jeunes dames, ni la ferveur qu’elles nourrissaient pour les chevaux, ne se virent diminuées. Bien au contraire, on pouvait déjà pressentir que, sitôt la convalescence achevée, elles reprendraient le chemin des écuries avec une ardeur renouvelée, prêtes à affronter de nouvelles aventures sous le ciel clément de la campagne.

 
Précédent
Précédent

Venise

Suivant
Suivant

Les lumières du Cap Fréhel